Divers textes de Bernard Beauzamy sur l’épidémie et ses conséquences

Merci à Bernard Beauzamy pour ces extraits de ses éditoriaux de la Lettre de la SCMA des derniers mois.

Bio de Bernard Beauzamy

Ancien élève de l’Ecole polytechnique (promotion 1968)
Doctorat d’Etat ès Sciences en mathématiques, obtenu en 1976
sous la direction de Laurent Schwartz.
Assistant, puis chercheur, au Centre de Mathématiques de l’Ecole polytechnique, de1972 à 1978.
Professeur titulaire à la Faculté des Sciences de Lyon de 1979 à 1995.
Directeur de l’Institut de Calcul Mathématique (association Loi 1901) de 1987 à 2000.
Membre du Bureau du Groupe X-Défense depuis 1994, secrétaire général, 1999-2003.
Président Directeur Général de la Société de Calcul Mathématique, S.A., depuis 1995.
Chargé d’études auprès du Secrétariat Général de la Défense Nationale (Premier ministre) de 1998 à 2002 (prospective scientifique pour la Défense).
Domaines de compétence
– Analyse et probabilités, théorie des nombres ;
– Traitement du signal et de l’image ;
– Modélisation et calcul scientifique, optimisation.
Réalisations
Publications :
− 118 publications dans des revues internationales à comité de lecture.
− 12 livres (dont deux ont été réédités).
Conférencier dans de nombreux séminaires
Professeur invité par les Universités de Kent (Ohio) et d’Urbana-Champaign (Illinois) en moyenne deux mois par an, tous les ans, de 1976 à 1995. Professeur associé, chargé de cours pendant un semestre, à l’Université de Columbus (Ohio) et à l’Université de Kent (Ohio).
Directions de thèse : 25 thèses au total (13 thèses de troisième cycle, une thèse d’Etat, un PhD, et 10 thèses  » nouveau régime « ).

 

Septembre2020  Numéro 91

Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois et avec les couleurs de la justice (Montesquieu)

Éditorial par Bernard Beauzamy : Didier Raoult

Depuis mars dernier, on assiste, dans les médias, à un déferlement d’insultes de toute espèce contre Didier Raoult : son seul tort est de vouloir faire son boulot correctement. Les choses sont pourtant simples : il y a eu une épidémie ; dès le début, le gouvernement a cherché à en amplifier la gravité. Raoult, dont c’est le métier, a déclaré : cette épidémie est très ordinaire et je sais la soigner ; ces deux déclarations étant en totale contradiction avec la politique ultra-anxiogène voulue par les pouvoirs publics, ils ont essayé par tous moyens de le discréditer.

Exemple évident : lorsque la revue Lancet a fait paraître une étude mettant en cause l’efficacité de la chloroquine, le ministre a immédiatement interdit ce traitement. Lorsque l’étude a été reconnue comme frauduleuse, l’interdiction n’a pas été levée pour autant. Tout argument, même le plus fallacieux, est bon à prendre pour étayer la politique gouvernementale. Quiconque essaie de faire son métier correctement est suspect.

Que va-t-il se passer ? C’est simple : Raoult continuera à être en butte à toutes sortes d’attaques, de la presse, de ses pairs, du conseil de l’ordre, etc. Il recevra des insultes d’anonymes, qui n’ont jamais soigné personne et seraient bien en peine de le faire. Ce sont les aboyeurs du régime : ils donnent de la voix à la demande.

Un beau jour, il y aura un vrai procès devant la justice, et Raoult n’aura aucun mal à prouver qu’il a fait son boulot : davantage de gens guéris et moins de morts. C’est évident depuis le début, mais en période d’obscurantisme les faits ne comptent plus ; seules les directives émanant des pouvoirs publics se font entendre.

Il devient de plus en plus difficile de faire son travail correctement dans un pays où la vague d’obscurantisme progresse chaque jour. Le gouvernement a décidé que l’épidémie était épouvantable et qu’on ne pouvait pas la soigner ; jusqu’au bout il se battra pour en accentuer la gravité et les conséquences. Que plus personne ne soit malade n’a strictement aucune importance.

Cela rejoint ce qu’écrivait Louis-Ferdinand Céline, dans la préface à son essai sur Semmelweis : « Il nous démontre le danger de vouloir trop de bien aux hommes. C’est une vieille leçon toujours jeune. Supposez qu’aujourd’hui, de même, il survienne un autre innocent qui se mette à guérir le cancer. Il ne sait pas quel genre de musique on lui ferait tout de suite danser ! Rien n’est gratuit en ce bas monde. Tout s’expie, le bien, comme le mal, se paie tôt ou tard. Le bien c’est beaucoup plus cher, forcément ».

Voir un gouvernement tout entier s’acharner sur un praticien, au motif que celui-ci essaie de faire son travail, c’est tout de même nouveau : cela indique un degré de décomposition intellectuelle et morale extrêmement avancé. En même temps, cela discrédite définitivement ceux qui s’y emploient.

Notre activité, par chance, échappe complètement à ces contrôles gouvernementaux. Nous sommes là pour décrire les lois de la Nature, et pas pour faire plaisir à telle ou telle faction au pouvoir. Nous rendons nos conclusions, et si les gens ne sont pas d’accord, nous leur disons : « voyez directement avec Satan, c’est lui qui est à l’origine des lois de la Nature ».

On a beaucoup reproché à Raoult de n’avoir pas « randomisé » ses études : on choisit au hasard une moitié des patients, à qui on ne donne rien ; à l’autre on donne un traitement, et on compare. Comme les deux sous-groupes sont choisis au hasard, ils devraient avoir le même profil, par exemple pour l’âge. Mais cette assertion, commune auprès des épidémiologistes, est radicalement fausse ; l’erreur provient du fait que les praticiens connaissent mal les lois fondamentales des probabilités, et confondent une somme et une moyenne.

Si deux sous-groupes sont constitués de manière aléatoire, à partir d’un groupe de N personnes, les effectifs des sous-groupes ne tendront pas à être égaux, mais différeront en général de quantité faible devant N mais qui tend vers l’infini avec N. De même, les profils des sous-groupes ne seront pas identiques, ni pour l’âge, ni pour quelque critère que ce soit. , N

De manière générale, il est malsain de vouloir laisser le hasard régler un problème que l’on ne sait pas résoudre. La pratique de « randomisation » ne permet pas d’obtenir l’égalité des profils, comme les épidémiologistes l’espèrent ; elle est à bannir de manière générale et Raoult a bien raison de ne pas s’y plier. Notre article est disponible ici :

www.scmsa.eu/archives/BB_erreurs_etudes_randomisees_2020_09.pdf

Les épidémiologistes ont développé une sorte de caste, qui évoque les astrologues des siècles précédents : c’est une pseudo-science, qui se réclame de la vraie science, a ses règles, ses journaux, ses publications, ses colloques ; leurs connaissances en probabilités sont infimes, mais cela ne les empêche pas de prétendre tout savoir et, au besoin, comme on le voit aujourd’hui, d’enquiquiner tout le monde.

Bernard Beauzamy

Décembre2020 Numéro 92

Il n’y a point de plus cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des lois

et avec les couleurs de la justice (Montesquieu)

Éditorial par Bernard Beauzamy : Pourquoi Macron nous dé-teste-t-il ?

Chacun constate, depuis mars dernier, que le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour nous rendre la vie impossible. Sous prétexte d’une épidémie très ordinaire, il prend des mesures, absolument dépourvues d’efficacité sanitaire, qui ont des répercussions très importantes sur nos libertés et sur l’économie.

Dès mars, nous avons écrit ici même qu’il s’agissait d’une attitude délibérée et non d’erreurs commises ; bien des gens se rendent compte maintenant que nous avions raison.

Mais alors la question se pose, et nous est souvent posée : mais pourquoi ? Pourquoi un président régulièrement élu et un gouvernement régulièrement désigné en voudraient-ils à ce point à la nation tout entière, au point de vouloir la ruiner, comme on le constate manifestement aujourd’hui ? Les éléments de réponse que nous proposons sont issus d’une analyse des faits : nous n’avons aucun contact privilégié avec qui que ce soit. Comme disait Sherlock Holmes (Conan Doyle), lorsque l’impossible est éliminé, le possible devient certain, si improbable qu’il soit.

Dans l’histoire récente, une telle attitude ne s’est rencontrée que deux fois : Savonarole, qui a voulu imposer un ordre moral à Florence au 15ème siècle et Staline, qui a imposé une famine mémorable aux Ukrainiens dans les années 1932-33. Aucun des deux n’était un régime démocratique : il n’y a donc pas de précédent clairement identifié.

Que Macron ait voulu, dès le début de l’épidémie, créer une peur panique en manipulant les chiffres est une évidence : c’est ce qui a attiré notre attention à l’époque. La raison que nous y avons vue est qu’il s’agit d’un écolo, comme on le constate au travers de toutes ses décisions : qui d’autre qu’un écolo peut fermer une centrale électrique qui fonctionne parfaitement ? L’épidémie, à l’époque, était pour lui l’occasion d’un « reset » de l’économie tout entière.

Cette explication à soi seule ne suffit plus : les grandes entreprises ne sont plus les seules victimes de la politique de Macron ; ceux qui souffrent du second confinement sont avant tout les petits commerces, les bars, les restaurants, etc., qui ont un rôle social essentiel, mais ne sont pas catalogués politiquement. Même les écolos ont besoin de coiffeurs et de magasins de chaussures. Pourquoi vouloir priver les Français de vacances de Noël, sous prétexte d’une épidémie bénigne, qui ne fait qu’un nombre infime de morts ? Pourquoi fermer les restaurants, les stations de sport d’hiver, etc. ?

Lors des municipales de mars 2020, le parti du président a obtenu des résultats très médiocres et Macron en a déduit qu’il n’avait aucune chance d’être réélu en 2022. Notre explication est que c’est de là que vient son ressentiment : il nous en veut de ne pas l’avoir plébiscité.

Il se venge sur nous par anticipation de la défaite électorale qu’il va subir aux élections à venir. C’est la variante moderne du « Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens » (croisade contre les Albigeois, 1209).

Peu importe l’explication : nous avons encore près de 18 mois à supporter ses décisions absurdes, sans aucun moyen de nous y opposer, puisque, serviles, le Parlement, le Conseil d’Etat, etc., entérinent systématiquement les décisions du gouvernement.

Les gens auraient moins succombé à l’hystérie s’ils étaient encore capables d’une démarche rationnelle : regarder les chiffres et constater que cette épidémie n’a rien d’exceptionnel. Regarder l’ensemble des mesures prises et constater qu’aucune d’entre elles n’a fait la preuve de son efficacité, hors agitation médiatique.

Il y a tout de même deux éléments favorables. Tout d’abord, les sottises des écolos vont faire naufrage : un Etat riche peut accorder des subventions à l’éolien, au photovoltaïque, ressasser des « transitions énergétiques » qui sont autant de sottises ; un Etat ruiné ne le pourra plus. On va se concentrer sur l’essentiel : redémarrage de l’activité industrielle et du commerce, au sens le plus traditionnel.

Le second point est que, si les entreprises le comprennent, elles sortiront renforcées des épreuves actuelles : l’Etat n’est plus du tout bienveillant, alors qu’il l’était par le passé. On s’était habitué, depuis la seconde guerre mondiale, à un Etat bienveillant, qui finançait un peu n’importe quoi, sans y regarder de trop près : cela se traduisait par une dérive des coûts, des délais, et, en définitive un manque de compétitivité sur la scène internationale. Si elles se décident à se passer de l’Etat, comme il est souhaitable, les entreprises vont devoir redevenir compétitives ; elles en sont certainement capables.

En attendant, et pendant les mois de souffrance qui nous attendent jusqu’aux prochaines élections, les entreprises doivent prendre toutes dispositions pour maintenir l’activité, les compétences et le bon état de l’outil de travail. Chacun regardera avec méfiance toutes les directives gouvernementales et se dira qu’elles sont avant tout destinées à nuire.

Bernard Beauzamy

 

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